EOMA68 : une norme ouverte d’interface électronique pour favoriser la conception des petits ordinateurs

Article original « Why EOMA68 will advance both free software and free hardware » de Nico RIKKEN, traduit (approximativement) en français par David VANTYGHEM :

Si vous n’êtes pas familier avec EOMA68, c’est une norme d’interface électronique ouverte, conçue spécifiquement pour faciliter le développement de petits appareils informatiques construits avec du matériel libre et des logiciels libres. Elle est surtout connue pour son implication dans la troisième tentative de création d’une tablette KDE, connue sous le nom de tablette Spark puis tablette Vivaldi. Dans ce projet, il a été constaté qu’il est impossible de compter sur la continuité des spécifications matérielles des fournisseurs asiatiques d’électronique. Si votre objectif est de développer une pile logicielle, cibler l’évolution matérielle consommera la plupart des ressources de développement, rendant le projet inutile. Ainsi, il est devenu évident que le contrôle du matériel est très important dans le monde de l’informatique embarquée et de l’informatique mobile, au rythme effréné. La norme EOMA68 est une étape importante à cet égard, car elle définit une interface stricte entre la carte de traitement qui inclut les pilotes des principaux composants et la carte qui y est insérée pour fournir toutes les interfaces nécessaires à l’utilisation finale. Cela signifie que les cartes de traitement peuvent être produites à des volumes suffisants pour permettre le contrôle souhaité sur les composants internes et donc le support des logiciels libres. Les périphériques s’interfaçant avec les cartes de traitement peuvent faire l’objet de modifications électroniques, mais en raison de l’abstraction de l’EOMA68, l’impact sur la pile logicielle exclura au moins le fonctionnement de base du système d’exploitation.

Ainsi, de cette façon, EOMA68 permet le développement de logiciels libres pour ce genre de matériel, mais elle augmente également la capacité de concevoir du matériel libre. Si une option plus libre pour les puces devient disponible, la seule étape concernée pour libérer les appareils de l’utilisateur final est de développer et de construire de nouvelles cartes de traitement. C’est beaucoup plus facile qu’une tâche incluant toutes les interfaces (comme les pilotes d’écran) et le nombre de productions peut également être plus élevé car il est plus largement applicable. Aussi, dans le processus de développement de la nouvelle carte de traitement, elle pourra être testée sur les plates-formes EOMA68 existantes sans avoir à développer des configurations spécifiques. Par exemple, de nouvelles cartes de traitement peuvent être bêta-testées en échangeant de nouvelles cartes avec les personnes de son entourage ayant des appareils compatibles EOMA68. De même, de nouvelles plates-formes EOMA68 peuvent être élaborées et testées en comparant les performances entre les différentes plates-formes de traitement. Donc dire qu’un pilote est fonctionnel sur une architecture 64 bits générale, le pilote sur l’autre architecture peut être testé pour produire les mêmes résultats, tout cela sans créer des configurations spécifiques pour chaque composant matériel.

D’autre part, la norme apporte l’avantage d’un matériel évolutif et même d’un matériel partagé. Les cartes PCMCIA peuvent être manipulées par les consommateurs sans le risque d’avoir des problèmes de décharge électrostatique et l’interface permet des branchements et des débranchements à répétition sans détériorer les contacts. Ainsi, si votre ordinateur portable devient plus lent, vous achetez juste une nouvelle carte pour cela. Et en échangeant vos cartes avec votre entourage comme dans un jeu de domino, vous pouvez donc aussi bien faire évoluer votre ordinateur portable, tablette, routeur que votre ordiphone. Vous pouvez laisser la carte de traitement de rechange en secours sur une étagère ou acheter une plate-forme supplémentaire suivant votre besoin. Ce type de mise à niveau limite les coûts et les déchets électroniques. Une autre option serait d’avoir une vraie continuité en transportant une carte de traitement et en modifiant ses interfaces selon les besoins. Vous pouvez même échanger un périphérique avec un autre type d’écran si vous souhaitez travailler au soleil ou vous pouvez utiliser les connecteurs intégrés de la carte de traitement pour regarder vos photos de vacances chez un ami.

Alors, comment pouvez-vous embarquer à bord de cela ? Eh bien, une campagne de financement participatif est sur le point d’être lancée afin d’amorcer ce nouveau paradigme. Et tout comme ce système le permet, une nouvelle carte de traitement plus libre est déjà en développement.

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