Pourquoi XP ne sera pas (souvent) remplacé par GNU/Linux

Alors que l’effervescence commence à monter dans le petit monde libriste pour proposer une migration facile de XP à une distribution la plus user-friendly possible (souvent à raison handylinux ou Xubuntu voire Debian pour leur compatibilité avec du matériel ancien et pas trop déstabilisant pour un novice) et si possible avec le service après-vente car la migration doit être accompagnée, je reste un peu perplexe.

En effet, ceux qui sont toujours sous XP ne se tiennent vraiment pas au courant des nouvelles technologiques et se foutent très probablement des avertissements de sécurité, ils ne sont donc peut-être même pas au courant de la fin du support et quand bien même s’en contrefichent probablement. Sauf si comme le redoutent certains, des attaques de grande ampleur se mettaient à bloquer le petit tiers de PC tournant toujours sous cet OS, il est probable que rien ne change ou que les machines finissent petit à petit à la décharge comme les publicitaires du hardware le souhaiteraient.

Bien sûr, quelques chanceux auront dans leur entourage un libriste comme vous prêt à passer quelques heures pour donner une nouvelle jeunesse à leur machine et peut-être en faire de nouveaux utilisateurs de logiciels libres ; plus il y en aura, mieux ce sera.

Mais pour les autres ? Ils ne bougeront pas.
Et vous savez pourquoi ?
Parce qu’à part quelques bidouilleurs comme nous, personne ne veut avoir à installer un système d’exploitation : ça fait peur, c’est long, il n’y a aucune garantie que ça marche. Si vous avez déjà installé XP, vous savez bien que la moindre distribution est maintenant bien plus facile à installer : (après un test en live pour s’en assurer) le matériel, la connexion et toutes les caractéristiques de la machine sont paramétrés d’office comme il faut alors que sous XP (je n’ai pas été plus loin), il fallait tout se taper à la main (des tas de drivers à trouver, aucun logiciel installé, une connexion pas toujours facile à paramétrer).
Mais ce n’est pas nouveau, cela fait plus de cinq ans que c’est comme ça et il n’y a eu aucun rush. Parce que personne (à part le 1% d’utilisateurs de GNU/Linux et quelques % de geek à l’affût des nouvelles versions d’OS propriétaires) n’installe un nouveau système d’exploitation sur son ordinateur. Ils ne font que changer de machine quand elle tombe en panne ou au mieux demandent à leur dépanneur local de les upgrader (matos et/ou software) lorsque le besoin s’en fait sentir.
Et c’est bien ce qui fait la force du géant croulant qu’est Microsoft : avoir colonisé de force les disques durs.
Si les gens avaient le choix, ils choisiraient peut-être un GNU/Linux pré-installé mais ils ne l’ont pas (même nous on doit chercher et avoir un PC non pré-installé relève de la galère). Et probablement, ne l’auront-ils pas car les distributions n’ont pas les moyens de le faire et les quelques essais relèvent plus du militantisme qu’autre chose (car plus cher qu’avec un OS propriétaire dedans).

Alors ?
Ben j’en ai aucune idée, c’était juste un coup de gueule en passant ; on va continuer à pousser notre boule tel Sisyphe tentant d’atteindre en vain le sommet alors qu’elle retombera avant d’y parvenir ou d’une façon plus optimiste, tel le colibri nous continuerons à faire notre part pour éteindre l’incendie.
Mais parfois, ramer à contre-courant c’est fatiguant et peut-être qu’on pourrait penser à nous et se contenter d’aider ceux qui veulent monter dans le bateau.
A quoi bon toujours essayer de convaincre ?
Montrer qu’il y a une autre façon de faire, c’est déjà beaucoup.

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